La Liberté

Une tronçonneuse 
mais pas de barbe

Plutôt menue, Sanja a dû faire ses preuves dans ce milieu ­masculin. 
 © Elodie Fessler
Plutôt menue, Sanja a dû faire ses preuves dans ce milieu ­masculin. 
 © Elodie Fessler
Publié le 21.02.2017

Temps de lecture estimé : 2 minutes

Parle-moi de ton taf ! » Sanja Porges, 24 ans, suit un stage de bûcheronne afin d’entrer dans le cursus des sciences forestières à la Haute Ecole de Zollikofen (BE).

«Après le Collège Sainte-Croix, je m’étais inscrite à l’université en biologie mais cela ne m’a pas du tout plu. Je suis allée voir le conseiller d’orientation afin qu’il m’aide à trouver ma voie. J’ai eu un déclic lorsqu’il m’a parlé d’une Haute Ecole des sciences agronomiques, forestières et alimentaires dans le canton de Berne.

Toutefois, pour y être admise, je dois d’abord terminer un stage de bûcheronne, que j’accomplis cette année dans le canton de Zurich. J’avais beaucoup d’appréhension car j’entrais dans un milieu masculin et me demandais comment mes futurs collègues allaient réagir. Heureusement ils avaient déjà eu parmi eux une stagiaire et se sont montrés extrêmement gentils. Par contre, lorsqu’on travaillait avec d’autres entreprises, je sentais de nombreux regards moqueurs. J’ai dû faire mes preuves: un homme a par exemple voulu me mettre au volant d’un gros véhicule en m’expliquant à peine son fonctionnement et j’ai réussi du premier coup à le maîtriser. Il était bouche bée! (rires)

J’ai évidemment commencé à manier la tronçonneuse, et la seule difficulté c’est son poids, mais sinon les gestes se retiennent rapidement. Le plus pénible pour un bûcheron, c’est lorsqu’il faut replanter de grandes surfaces: on doit être méticuleux et travailler les plantes une par une.

Du côté de mes proches, les réactions ont été contrastées. Ma mère n’a pas été étonnée de me voir dans ce milieu car j’ai toujours aimé la nature. Mes amis en revanche me demandaient si j’étais sûre de me lancer là-dedans car je suis plutôt menue et franchement pas musclée. Plus tard je ne souhaite pas travailler dans l’industrie de la forêt car c’est un monde de business où on n’hésite pas à couper des arbres sains pour les revendre. Je préférerais devenir garde forestière avec ma propre entreprise et gérer quelques communes.» Élodie Fessler

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